LA GAUCHE MODERNE : PREMIERES RENCONTRES NATIONALES
Intervention liminaire de Monsieur Daniel MARSIN
Sénateur de la Guadeloupe
(Le Dimanche 29 Juin 2008)
Mes chers amis,
Je suis extrêmement heureux d’être partie prenante à ces Premières Rencontres Nationales de notre Mouvement, La Gauche Moderne.
Je suis heureux parce que j’ai l’intime conviction que nos travaux s’inscrivent naturellement au cœur du débat politique qui a cours actuellement dans notre pays.
Il est évident que si nous sommes réunis au sein de la Gauche Moderne, c’est que nous partageons l’idée fondamentale que les solutions viables aux problèmes auxquels notre société est confrontée ne peuvent émerger de la confrontation doctrinaire entre Socialisme et Libéralisme, à laquelle, par vertige, certains, ici ou là, contre tout bon sens, tiennent résolument. Nous, au contraire, nous voulons faire accroire l’idée que « Socialisme et Libéralisme peuvent se fondre pour mieux s’accomplir » comme l’affirme notre Président depuis déjà plusieurs années.
Oui, Nous sommes pour un Socialisme du REEL !
Cela veut dire que nous sommes pour un Socialisme qui prenne en compte les réalités de la Mondialisation et qui se donne les moyens théoriques et opérationnels pour que, dans ce contexte, notre pays puisse poursuivre sa croissance et, surtout, son développement, et sur ces bases, continuer à assurer, efficacement et durablement, le Bien-être de notre peuple.
Car nous avons conscience que cette mondialisation se traduit, et se traduira sans cesse davantage, par des mouvements massifs de capitaux à la recherche du meilleur rendement, et donc des délocalisations qui ne manqueront pas, si nos acteurs publics et privés ne sont pas au rendez-vous et à la hauteur, de déstabiliser durablement notre système socioéconomique et de précariser la situation d’un nombre de plus en plus croissant de nos concitoyens par le chômage et l’exclusion.
Nous savons aussi que, dans ce contexte de concurrence mondialisée, avec un nombre toujours plus grand de pays émergents, et de nouvelles conditions de prix sur les marchés des matieres premières, notamment de l’énergie et des produits alimentaires, notre système socio-économique a besoin de souplesse et d’efficacité pour parvenir à de nouveaux équilibres et, pour ce faire, nos forces vives, quelles qu’elles soient, doivent faire preuve de réelles capacités d’anticipation, de vraies facultés d’adaptation et d’une forte aptitude opérationnelle à l’innovation.
Mais nous sommes aussi pour un Libéralisme des Solidarités !
Cela veut dire que si nous comprenons et acceptons les évolutions nécessaires à la préservation et au renforcement de la compétitivité de notre système économique, nous voulons que la finalité de l’activité économique soit plus que jamais l’émancipation de l’homme, le meilleur bien-être pour chacun, et, par conséquent, nous affirmons que les ajustements inévitables doivent être anticipés et maîtrisés pour que, à chaque étape, nous parvenions à un équilibre supérieur.
En clair, pour garantir le bien-être de nos concitoyens, nous avons pleinement conscience que notre société doit marcher sur ses deux jambes : Libéralisme et Socialisme.
Libérer les individus pour plus d’initiative et d’innovation, de souplesse et de réactivité, source d’efficacité économique et sociale, et, en même temps, mettre la puissance publique en responsabilité de réguler de façon volontariste le système pour assurer une juste répartition des richesses produites, une réelle réduction de la précarité et des inégalités, un niveau optimal de solidarité pour préserver notre cohésion sociale : voila l’une des problématiques dans laquelle se débat la France d’aujourd’hui ! Et, de quelque côté que l’on se place de l’échiquier politique, on se rend de plus en plus compte, parfois honteusement, qu’il s’agit d’une contradiction apparente qu’il faut de toute manière dépasser.
Dans cette quête de l’optimum économique et sociale, La Gauche Moderne, forte de la conviction de ses membres, devrait être à l’aise et, sans fausse pudeur ou modestie, prendre toute sa place dans le débat politique actuel pour, puisque nous sommes dans la majorité présidentielle, renforcer notre capacité à orienter l’action publique.
Notre rencontre de ce jour arrive donc à point nommé.
Car il est plus que nécessaire que notre corpus de valeurs et nos orientations soient affinés collectivement, d’où la portée des réflexions que nous initions aujourd’hui comme de nos travaux à venir, pour être défendus fièrement par nos adhérents et sympathisants afin que nous soyons puissamment audibles.
Et, forts de ces valeurs et orientations, de cette partition que nous aurons écrite ensemble, nous pourrons ainsi faire apprécier la pertinence de notre musique dans le concert des réponses aux grandes interrogations qui bousculent la société française.
Oui, nos valeurs et orientations étant établies, Nous, Gauche moderne, pourrons et devrons nous positionner sur les réformes dont la France a besoin pour répondre aux défis de notre temps et enrichir de nos propositions les débats locaux, gouvernementaux et parlementaires .
Les échanges et débats que nous aurons aujourd’hui participent de notre nécessaire unification sur nos valeurs et orientations.
Et d’autres sujets brulants nous attendent:
- Comment améliorer la fluidité et la transparence du Marché du travail ?
- Comment départager Solidarité et Assistanat ?
- Quelle politique d’Immigration adaptée aux contraintes internes et externes de la France et de l’Europe ?
- Diversité ethnoculturelle et Communautarisme.
- Pour un système fiscal économiquement efficace et socialement juste.
- Comment optimiser notre politique Outre-Mer ?
- Quelle Europe pour une réelle adhésion des citoyens ?
- Pour une approche réaliste et efficace du Co-Développement.
Vous vous rendez compte, mes chers amis, que, aujourd’hui comme demain, nous avons du pain sur la planche. Mais c’est le prix à payer pour donner du sens à notre existence et conquérir l’adhésion de nos concitoyens.
Je souhaite bon travail à l’ensemble des amis présents en ne doutant pas que, à l’issue de cette journée, chacun d'entre nous sera davantage édifié sur la pertinence de notre démarche et mieux armé pour en débattre partout où l'occasion se présentera.
Et je dis : Bon vent à notre Mouvement, La Gauche Moderne.
Daniel MARSIN